La chapelle de Merquel

L’époque de sa fondation, reste une énigme, détruite en juillet 1944 sur l’ordre de l’occupant, elle fut reconstruite à l’identique cinq ans plus tard et bénie en 1949.

Le chœur est orné d’une fresque réalisée par le chanoine Pierre Bouchaud (1887-1978). Plusieurs statues veillent sur la chapelle : saint Gobrien, Notre Dame de Merquel et saint Médard, cette dernière est une œuvre de Jean Fréour (1919-2010). Une goélette, offerte par Joseph Judic rappelle sa vocation maritime.


Nichée dans les dunes et signalée dans un acte notarié en 1560 sous le vocable « Sainct Marc », l’antique chapelle est devenue au XIXe siècle Notre dame de Merquel, elle fut le témoin de siècles chargés d’histoire. Détruite sous l’occupation et reconstruite à l’identique, elle intrigue toujours autant les nombreux visiteurs qui fréquente la pointe de Merquel.

 

Une antique Chapelle rarement décrite…

En 1840, Pierre Chevalier dit Pitre-Chevalier livre à ses lecteurs[1] une description de la Chapelle de Merquel : « Petite Chapelle élevée sur un roc avancé ; vous y trouverez seulement ce qui suffit pour la distinguer d’une grange : quelques chaises, un bénitier de granit, un autel en bois peint, avec six cierges économiques et un tableau de Notre Dame du Rosaire ».

En 1866, Charles Bougouin, membre de la Société historique et archéologique de la Loire-Inférieure explore la presqu’île de Merquel, une « terre presque déserte, protégée du côté de la haute mer par d’énormes blocs de granit… Un an tard, dans le texte qu’il rédige pour le bulletin annuel de la Société, il écrit que « la chapelle[2] est placée sous le vocable de Saint Marc… et n’a rien qui la recommande aux touristes ou à l’antiquaire », il ajoute qu’elle abritait au moment de sa visite « une pauvre famille de pêcheurs ».

Dans une très courte notice consacrée à Mesquer, Eugène Orieux, en 1898, évoque « la voûte hémisphérique du chœur roman… encadrée dans une arcade romane et la nef plus large que le chœur en partie refaite… » .

Il faut attendre les monographies d’Henri Quilgars[3] et de Georges Tattevin[4] en 1911, pour découvrir son architecture intérieure et extérieure. Le premier décrit un « monument fort antique ayant subi quelques remaniements aux XVIe ou au XVIIe siècle, [dont le] plan fait songer à une construction du XIe siècle, mais son chevet en cul de four, vouté en pierres, indique un monument d’une époque antérieure …

Pour G. Tattevin, la Chapelle serait « un monument du IXe siècle avec un chœur en cul-de-four ainsi que ses deux contreforts d’inégales hauteurs posées à l’extérieur et l’intérieur de l’édifice » ; il signale qu’elle « a subi de notables réparations au XIIe et XVIIe siècle ».

Les détails qu’il donne sur « Le chœur séparé de la nef par un arc en plein cintre très épais et sur l’autel surmonté d’une statue de la vierge qui, d’une main elle s’appuie sur une ancre et de l’autre tient l’enfant Jésus et sur la présence d’une statue de Saint-Antoine sont confirmés par deux cartes postales contemporaines de cette époque et un tableau réalisé par Noélie Couillaud.

[1] In Le Navigateur/ Revue Maritime ; « Un Vœu en mer », vol.5 à 6, p. 203-204.

[2] In La Chapelle Saint Marc et le prieuré de Merquel – Bulletin de la Société archéologique de Nantes, 1867, T.7, p.61.

[3] Henri Quilgars (1877-1937) publié en 1911, P.51-52.

[4] Georges Tattevin (1890-1962) in « Monographie de Mesquer ».

 


1900, Cérémonie du 8 septembre (© Collection personnelle)


1911 (© Roy)


1924, tableau de Noélie Couillaud


1949, La Chapelle vient d’être reconstruite grâce aux dons des Mesquérais.

©Jocelyne Le Borgne

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